En 10 ans, 40 % des agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine partiront à la retraite, comment faire face ?
Les flux financiers destinés à l’agriculture sont de plus en plus institutionnalisés – et de plus en plus souvent privés. Bien sûr, les investissements dans l’agriculture existent depuis des temps immémoriaux. Les agriculteurs investissent tous les jours en améliorant leurs sols, en créant des coopératives, en partageant leurs connaissances avec leurs enfants et en développant les marchés locaux. Mais depuis le milieu des années 2000, les investissements institutionnels dans l’agriculture ont commencé à s’accroître. Avec un nombre de fonds axés sur l’agriculture qui est passé de sept en 2004 à plus de 300 aujourd’hui, l’intérêt de capter les bénéfices de l’agriculture et de l’agrobusiness à l’échelle mondiale est réel – et la Covid-19 ne ralentit pas cette évolution. En outre, la plupart de ces fonds sont utilisés pour des projets d’agrobusiness industriel qui entraînent un accaparement des terres, le déplacement de communautés et de graves conflits socio-environnementaux. Qui est impliqué ? Où va l’argent ? Dans quelle mesure ces fonds sont-ils rentables pour les acteurs financiers et les communautés locales ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles GRAIN s’est récemment efforcé d’obtenir des réponses, afin de mieux comprendre les flux de capitaux et quels acteurs influent sur l’évolution de l’agriculture aujourd’hui.
Le rapport « Les barbares à la porte de la ferme » est disponible à l’adresse suivante : https://grain.org/e/6540
Mais, d’ici-là … on peut faire en sorte que nous occupions le terrain et les terres qui vont avec, parce que c’est urgent :
« Comment installer plus de paysans et continuer à produire .. c’est aussi le programme de l’AGAP, pour la Gironde : https://www.liendesterroirs33.fr/plus-de-paysans-pour-une-meilleure-alimentation-urgent et la Région Nouvelle-Aquitaine soutient ces démarches avec ce projet AFEST, publié dans les actualités de l’entreprise en Nouvelle-Aquitaine :
Pour faire face à ces départs et accompagner les personnes qui souhaitent se lancer dans l’agriculture en reprenant une exploitation ou en en créant une nouvelle, La Maison des paysans de Dordogne s’est inscrite, pour l’année 2020, dans un projet Afest (Action de formation en situation de travail) destinée aux personnes qui souhaitent se reconvertir dans l’agriculture. Une démarche également suivie par l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural limousin et l’association Trebatu pour le Pays basque. Un engagement fort pour La Maison des paysans de Dordogne qui est l’une de ses principales vocations.
Créée il y a dix ans en Dordogne à l’initiative de la Confédération paysanne, cette association est composée de paysans, de porteurs de projets et de consommac’teurs. Anne-Maëlle Auriel, animatrice de l’association, explique : « C’était une volonté de la Confédération paysanne de créer cette association pour accompagner la transmission et l’installation agricole. On accompagne les projets dans le cadre de 6 valeurs phares : travail avec la nature, qualité, répartition, développement local, transmissibilité et autonomie. »
L’association intervient depuis 2010 en amont de l’installation en aidant les futurs cédants à entrer dans une démarche de transmission, aussi difficile psychologiquement que techniquement. Anne-Maëlle Auriel témoigne : « La transmission et la reprise des fermes vont dépendre des productions, de la ferme elle-même, des critères techniques et humains. Aujourd’hui, les cédants s’y prennent assez tard. Or cela prend du temps de trouver un porteur de projet, de le former, d’établir un projet économique, d’étudier l’opportunité des productions nouvelles, etc. »
Actuellement, les fermes à rependre qui ne trouvent pas facilement de repreneur sont souvent des grosses fermes qui valent entre 400 000 et 800 000 euros. Or, ces fermes en polycultures et élevage sont majoritaires sur le marché de la transmission. « C’est une question d’âges et de modèles, mais c’est une vague actuelle. Ceux qui veulent s’installer pensent plutôt à de petites structures, souvent en maraîchage bio, appuie l’animatrice. On a beaucoup de reconversions professionnelles. Des salariés qui après avoir fait des études assez longues et une première carrière de 5 à 10 ans veulent changer de vie pour devenir maître de leur activité et de leur temps. »
Ce projet AFEST aidé par la Région Nouvelle-Aquitaine permettra alors à 10 demandeurs d’emploi de se former en Dordogne à la création ou reprise d’exploitation. Et de favoriser ainsi le renouvellement générationnel de l’agriculture. « La formation s’adresse à des porteurs de projet hors cadre familial et donne accès à un statut de stagiaire de la formation professionnelle avec une période sur une ferme (90 % du temps) et d’une formation sur l’installation », conclut Anne-Maëlle Auriel.
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